Musée virtuel du Canada
Jardin botanique de Montréal 
Centre d’étude de la forêt

Attendre son heure

Les pins gris sont encore plus mère poule que le chêne. Ils gardent précieusement sur leurs branches leurs cônes femelles, qui se sont refermés après la pollinisation, emprisonnant en leur sein les graines. Pourquoi? Parce que les pins gris attendent patiemment... de flamber. Et très patiemment : après vingt ans, la moitié des graines sont encore viables, et certaines survivent même cinquante ans!

Les pins gris poussent dans un environnement sujet aux feux de forêt. Lorsqu’une partie de la forêt brûle, le sol est naturellement fertilisé par les cendres. Les semis qui y pousseront auront moins de compétition. C’est donc ce moment idéal qu’attendent les cônes femelles pour s’ouvrir et libérer leurs graines.

Montage photo de cônes de pin gris (Pinus banksiana), à différents stades de maturité
Pinus banksiana
© Jardin botanique de Montréal (Gilles Murray)

Les cônes femelles, durs comme le roc, sont recouverts d’une couche résineuse qui, après la pollinisation, scelle les écailles en position fermée. Lors d’un feu, la résine fond et les écailles s’ouvrent comme une fleur. Quelques jours plus tard, une fois refroidi, le cône libère les graines. Sans cette dissémination retardée, les graines tomberaient directement dans le feu, pas très pratique!