Transcription du clip vidéo 3.2.3
Genèse des écosystèmes forestiers québécois contemporains
© Jardin botanique de Montréal
Un glacier continental recouvre le Québec.
Il y a 12 500 ans, le Québec est presque entièrement recouvert d'un énorme glacier continental, un inlandsis, qui reflue lentement vers le nord.
Des vents froids soufflent du glacier et des eaux glaciales s'écoulent vers l’Atlantique.
Ce climat empêche les arbres de s'établir dans l'est du Québec.
La région est une toundra herbacée qu'on retrouve de nos jours dans les régions arctiques ou alpines. Seuls des arbustes sont présents.
Il y a 10 000 ans, les eaux de fonte de l'inlandsis laurentidien créent le lac Barlow, au Témiscamingue.
L'été y est clément. Plusieurs espèces d'arbres thermophiles s'y installent.
Près du lac Témiscamingue, on peut encore observer les vestiges de ce mélange original de plantes.
Au sud du mont Tremblant, en Outaouais et en Moyenne-Mauricie, le climat froid et sec favorise les incendies fréquents.
Grâce aux feux qui tiennent la compétition en respect, des tremblaies à genévrier commun et à myrique baumier y survivent.
Près de mille ans plus tard, elles seront cependant supplantées par l'épinette noire.
Il y a 9000 ans, les terres au sud du glacier sont envahies par plusieurs arbres et arbustes.
On y retrouve pratiquement la composition de la forêt boréale moderne.
© Jardin botanique de Montréal
En jaune, la zone de distribution des érables dans le sud du Québec
Les érablières à bouleau jaune s'établissent dans le sud du Québec.
Mais l'érable à sucre colonise au même moment beaucoup plus au nord...
au lac Saint-Jean, précédemment recouvert par les eaux de la mer de Laflamme.
Des peuplements d'érables à sucre y survivent à ce jour dans la région.
© Jardin botanique de Montréal
La taïga arbustive, en jaune
Il y a 6000 ans, les glaces se sont presque toutes retirées.
Le climat estival est d'un degré ou deux plus chaud qu'actuellement.
Les arbres et arbustes sont plus répandus dans cette taïga arbustive que dans notre taïga contemporaine.
Peut-être grâce à un sol plus riche en éléments nutritifs ou à des feux moins fréquents...
À Montréal, la pruche est abondante.
Mais, il y a 5500 ans, une infestation phénoménale d'un papillon décime presque simultanément toutes les prucheraies de l'est de l'Amérique du Nord.
Il y a 4000 ans, l'Abitibi-Témiscamingue est peuplé de thuyas.
L'augmentation graduelle des feux de forêt à travers les ans sonnera toutefois le glas de ces cédrières à sapins.
Les écosystèmes forestiers québécois ont donc été façonnés par des glaciers, lacs et mers aujourd’hui disparus; par la succession des climats, par l'importance des feux et par les épidémies de ravageurs.
Ainsi, sous leur forme actuelle, les écosystèmes forestiers québécois ne sont âgés que quelques milliers d’années.
De vraies jeunesses!
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